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#StopDétention des personnes migrantes

La détention des personnes migrantes est actuellement au coeur de l’actualité en raison du Pacte européen sur les migrations. Mais n’oublions pas que des personnes sont également détenues dans notre pays en raison de leur statut migratoire. Avec notre campagne médiatique en ligne #StopDetention, nous attirons l’attention sur les problèmes des centres de détention administrative dans notre propre pays.  

La détention administrative des personnes migrantes existe dans notre pays depuis 1988. Pourtant, le grand public ne sait que peu de choses sur les six centres de détention administrative et les 6 000 à 8 000 personnes qui y sont détenues chaque année. Nous voulons changer cela avec notre campagne sur les réseaux sociaux.  

La détention cause du tort. Les soi-disant centres de détention en Belgique s’apparentent en tous points à des prisons. Les personnes y sont détenues non pas parce qu’elles ont été condamnées pour des infractions pénales, mais pour des raisons administratives. Elles ne savent pas combien de temps elles seront détenues ni ce qui les attend. Cela laisse des séquelles.

Avant que les migrants ne soient placés en détention, aucun juge ou avocat·e n’est impliqué·e. Ce n’est qu’après sa mise en détention qu’une personne migrante peut demander une assistance juridique.

Compte tenu du cadre et du lieu de détention, il est difficile pour de nombreuses personnes de trouver un·e avocat·e. Les possibilités de recours sont limitées et aboutissent rarement à des libérations.   

Dans un État de droit, les personnes qui ont commis des infractions sont poursuivies conformément aux règles du droit pénal. Celles-ci garantissent les droits à la défense et le droit à un procès équitable. Les centres de détention ne doivent pas être utilisés pour contourner ces règles plus protectrices. 

Très important : le groupe de détenu·es est beaucoup plus diversifié que ce que le Gouvernement et les politiques tentent de faire croire au public. Nos visiteur·euses, qui se rendent dans les centres chaque semaine, rencontrent des personnes avec des profils très divers. 

Il s’agit notamment de personnes qui n’ont pas de séjour légal pour une raison ou une autre. Mais il s’agit tout autant d’apatrides ou de personnes qui ne peuvent tout simplement pas retourner dans leur pays d’origine. Les personnes encore en procédure d’asile ou soumises au règlement Dublin sont également détenues. Elles sont souvent séparées de leur partenaire et/ou de leurs enfants.  

Fait peu connu : les personnes qui demandent une protection internationale dans nos aéroports sont systématiquement placées en détention. Pour ces personnes, la détention est un traumatisme qui s’ajoute aux autres. Dans cet environnement carcéral, les demandes d’asile sont rendues encore plus difficiles, notamment parce que les preuves sont difficiles à rassembler.  

Dans notre pays, lorsqu’on place des migrants en détention, on parle souvent de proportionnalité et de détention en dernier recours. Mais dans la pratique, les choses sont différentes. La détention est nuisible et inefficace. Les procédures ne sont pas transparentes.  

Pour toutes ces raisons, nous demandons que la détention administrative fasse l’objet d’une plus grande attention dans notre pays. Les journalistes, par exemple, ne sont pas les bienvenu·es. Nos visiteur·euses dépendent entièrement de l’Office des étrangers pour leur accréditation. Nous demandons qu’un mécanisme national de prévention contre la torture, comme l’exige l’ONU (OPCAT), soit mis en place dans tous les lieux de détention.  

Pour les parlementaires, les rares à avoir un accès inconditionnel aux centres, nous avons rédigé un guide pour organiser de telles visites. Et pour eux·elles, bien sûr, il y a nos recommandations politiques. Car nous sommes convaincu·es qu’il faut débattre davantage de la détention. Pour que la pratique de la détention administrative disparaisse à l’avenir. 

#StopDétention