Les centres de détention pour des personnes migrantes, les “centres fermés”, sont des lieux qui s’apparentent de très près aux prisons. Une différence de taille : dans les centres de détention administrative, les personnes sont détenues non pas parce qu’elles ont commis des infractions pénales, mais uniquement pour des raisons migratoires. Parce qu’elles sont “sans papiers”, qu’elles demandent l’asile, que leur document de voyage ou d’identité a été jugé non valable par la police des frontières. Être enfermé·e pendant des semaines, voire des mois, dans l’angoisse d’une expulsion forcée laisse des séquelles à vie. Ces centres de détention posent de graves questions en termes de respect des droits et des procédures, et en termes de dignité humaine.
En 2023, la Belgique compte 6 centres de détention pour adultes pour un total de 635 places : Bruges (112 places, dont une aile pour femmes), Vottem (119 places, exclusivement pour hommes), 127 bis Steenokkerzeel (120 places, exclusivement pour hommes), Merksplas (142 places, exclusivement pour hommes) Holsbeek (28 places exclusivement pour femmes), zone de transit à l’aéroport de Bruxelles national, Caricole (114 places). L’État belge veut doubler le nombre de places dans les années à venir. On estime qu’entre 6 et 8.500 personnes sont détenues annuellement. Avec la pandémie liée à la COVID-19, le nombre de places a été réduit de moitié, ce qui a par conséquent diminué le nombre de détenu·e·s (3000 personnes en 2021).
Les familles avec enfants mineur·e·s sont détenues dans des « maisons de retour ». Elles sont réparties sur plusieurs sites (Tubize, Beauvechain, Sint-Gillis-Waas, Zulte et Tielt) et comprennent au total 27 unités, pour une capacité totale de 169 lits. Il s’agit d’une forme alternative de détention, donc également d’un centre de détention, qui permet certains déplacements (aller à l’école, en principe), mais qui est contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant. Le centre de détention 127 bis dispose depuis 2017 d’unités familiales pour l’enfermement de familles avec enfants mineur·e·s. Pour l’instant, aucun·e enfant n’y est détenu·e, mais il n’y a aucune garantie que cela ne se produira pas.
Peu de gens savent ce qui se passe dans ces centres de détention. Move veut faire connaître du grand public cet aspect de la politique migratoire en donnant la parole à des personnes ayant été détenues.