Pendant toute l’année 2021, Ahmed (31 ans) a été enfermé dans le centre de détention de Vottem. “Je dormais le plus possible pour ne rien ressentir.”
“Je séjourne en Europe depuis 2010, après avoir fui la pauvreté en Tunisie. Après l’école primaire, j’ai dû commencer à travailler pour aider à subvenir aux besoins de ma famille.”
“Alors que je marchais dans la rue avec des amis, au début de l’année 2021, j’ai été arrêté par la police. Comme je ne pouvais pas présenter de papiers, j’ai été immédiatement emmené au centre de Vottem.”
“Chaque fois que je vois la police, j’ai peur”
“De janvier à décembre, pendant près de 12 mois, je suis resté enfermé à Vottem. Le contact humain m’a surtout manqué. Pour ne rien ressentir, je dormais le plus possible. Au centre, on me donnait aussi facilement des somnifères.”
“Après un peu plus de 11 mois, j’ai été soudainement libéré. Du jour au lendemain, je me suis retrouvé à la rue, sans argent et sans information. J’étais tellement accablé et perdu que je ne pouvais même pas me réjouir de cette liberté retrouvée.”
“J’essaie de ne plus y penser. Mais chaque fois que je vois la police, j’ai peur. Peur d’être enfermé. Je n’ose pas prendre le bus ou le train, je me sens bloqué et piégé. Alors que je ne cherche qu’à vivre correctement et avoir un emploi, comme tout le monde.”