Gouvernements inhumains : le témoignage d’Antoine*

” Là, j’ai failli devenir fou. Tant d’histoires de personnes maltraitées ou persécutées dans leur pays ! Je me suis demandé : est-ce que c’est tellement mieux ici ? Ils ne nous torturent pas physiquement, mais être enfermé sans savoir pour combien de temps est une torture mentale. “

Je travaille dans le secteur des soins de santé en Belgique. Un jour, j’écrirai un livre sur le gouvernement inhumain de la Belgique, avec toutes les histoires que j’ai recueillies en détention.

J’ai fui le Cameroun parce que j’étais persécuté par le gouvernement de ce pays. J’ai parlé ouvertement des violations des droits humains et cela n’a pas été toléré. J’ai entendu dire de la Belgique que c’était un pays dans lequel les droits humains étaient respectés. Mais à mon arrivée, les choses se sont révélées différentes. J’ai été détenu pendant vingt et un jours sans avoir commis de crime. La police m’a traité durement et m’a enfermé dans une cellule glaciale pendant une journée entière. Ensuite, j’ai été transféré dans un centre de détention pour personnes migrantes. Là, j’ai failli devenir fou. Tant d’histoires de personnes maltraitées ou persécutées dans leur pays ! Je me suis demandé : est-ce que c’est tellement mieux ici ? Ils ne nous torturent pas physiquement, mais être enfermé sans savoir pour combien de temps est une torture mentale.

L’impact de la détention a été énorme. Même si ce n’était “que” vingt et un jours. Je suis beaucoup plus stressé qu’avant. À la maison, je lutte contre un sentiment permanent d’insécurité. Je vérifie constamment si les portes sont déverrouillées pour m’assurer que je suis vraiment libre.

 

*Nom modifié pour des raisons d’anonymat

Tout être humain a un droit fondamental à la liberté. La coalition Move a été créée en janvier 2021 à l’initiative conjointe de Caritas, du CIRÉ, de JRS Belgique et de Vluchtelingenwerk Vlaanderen. Les membres de Move unissent leurs forces pour mettre fin à la détention de personnes pour raisons migratoires.Nous préférons parler de « centre de détention (administrative) pour personnes migrantes » plutôt que de « centre fermé », pour éviter la confusion avec les centres d’accueil ouverts pour demandeur·euses de protection internationale. Par ce choix terminologique, l’attention est mise sur la réalité de la détention. De plus, nous entendons inclure toutes autres formes de détention pour raisons migratoires, comme les maisons de retour, que nous appelons « centres de détention (administrative) pour familles migrantes ». 
Move relate les histoires des personnes exilées en détention, pour leur rendre un visage et leur humanité.