Lorsque Murad avait 13 ans, sa mère et sa grand-mère l’ont emmené en Belgique. Il s’est construit une vie dans notre pays, mais s’est vu refuser des papiers à l’âge adulte. Après un contrôle de police, il a été détenu pendant 8 mois.
“Je travaillais, quand la police a fait irruption. L’un d’eux a dit : “Bingo !”. Comme si j’étais un grand criminel. C’était le jour le plus difficile de ma vie. J’ai essayé de faire quelque chose de ma vie malgré toutes les difficultés et soudain, j’ai été considéré comme un criminel et enfermé.”
Les derniers mois de détention, je ne pouvais plus profiter de rien
“C’était l’anniversaire de ma mère lorsque j’ai été arrêté. Le premier mois, j’étais mentalement dévasté. Dès que j’entendais le mot “mère”, je me mettais à pleurer.”
“Au début, j’attendais toujours le moment où nous serions autorisés à marcher. Mais au bout d’un moment, je ne pouvais plus rien apprécier. J’ai cessé de me promener, d’écouter de la musique, de jouer à des jeux. Je restais assis dans ma cellule toute la journée. J’attendais.”
Nos vies dépendent de cinq centimètres de papier
“Lorsque vous êtes assis là, vous perdez les choses simples de la vie : écouter de la musique dans la voiture, vous promener quand vous le souhaitez, boire un Red Bull… On est brisé mentalement. On est complètement fucked up.”
“Nos vies dépendent de cinq centimètres de papier. Sans ce bout de papier, vous n’êtes personne. Alors que je ne veux rien d’autre qu’une belle vie. Comme tout le monde, non ?”
Move relate les histoires des personnes exilées en détention, pour leur rendre un visage et leur humanité.