Murad: “J’étais mentalement brisé”

” Le premier mois, j’étais mentalement dévasté. J’ai été arrêté le jour de l’anniversaire de ma mère. Dès que j’entendais le mot “mère”, je me mettais à pleurer “

Partager ce témoignage:

Lorsque Murad avait 13 ans, sa mère et sa grand-mère l’ont emmené en Belgique. Il s’est construit une vie dans notre pays, mais s’est vu refuser des papiers à l’âge adulte. Après un contrôle de police, il a été détenu pendant 8 mois.

“Je travaillais, quand la police a fait irruption. L’un d’eux a dit : “Bingo !”. Comme si j’étais un grand criminel. C’était le jour le plus difficile de ma vie. J’ai essayé de faire quelque chose de ma vie malgré toutes les difficultés et soudain, j’ai été considéré comme un criminel et enfermé.”

Les derniers mois de détention, je ne pouvais plus profiter de rien

“C’était l’anniversaire de ma mère lorsque j’ai été arrêté. Le premier mois, j’étais mentalement dévasté. Dès que j’entendais le mot “mère”, je me mettais à pleurer.”

“Au début, j’attendais toujours le moment où nous serions autorisés à marcher. Mais au bout d’un moment, je ne pouvais plus rien apprécier. J’ai cessé de me promener, d’écouter de la musique, de jouer à des jeux. Je restais assis dans ma cellule toute la journée. J’attendais.”

Nos vies dépendent de cinq centimètres de papier

“Lorsque vous êtes assis là, vous perdez les choses simples de la vie : écouter de la musique dans la voiture, vous promener quand vous le souhaitez, boire un Red Bull… On est brisé mentalement. On est complètement fucked up.

“Nos vies dépendent de cinq centimètres de papier. Sans ce bout de papier, vous n’êtes personne. Alors que je ne veux rien d’autre qu’une belle vie. Comme tout le monde, non ?”

Tout être humain a un droit fondamental à la liberté. La coalition Move a été créée en janvier 2021 à l’initiative conjointe de Caritas, du CIRÉ, de JRS Belgique et de Vluchtelingenwerk Vlaanderen. Les membres de Move unissent leurs forces pour mettre fin à la détention de personnes pour raisons migratoires. Nous préférons parler de « centre de détention (administrative) pour personnes migrantes » plutôt que de « centre fermé », pour éviter la confusion avec les centres d’accueil ouverts pour demandeur·euses de protection internationale. Par ce choix terminologique, l’attention est mise sur la réalité de la détention. De plus, nous entendons inclure toutes autres formes de détention pour raisons migratoires, comme les maisons de retour, que nous appelons « centres de détention (administrative) pour familles migrantes ». 
 Move relate les histoires des personnes exilées en détention, pour leur rendre un visage et leur humanité.